Jan Lisiecki Credit   Mathias Bothor DG György Terebesi

MUSIQUE DE CHAMBRE À SAINTE-PÉTRONILLE PERD L’UN DE SES PIONNIERS

György Terebesi, l’un des fondateurs de Musique de chambre à Sainte‐Pétronille, éminent violoniste et pédagogue, est décédé le 31 décembre 2021 à Québec à l’âge de 89 ans. Il était le directeur musical de l’organisation depuis le début.

À l’été 1983, aidé par un groupe dynamique de musiciens et de mélomanes, György Terebesi propose une série de concerts dans l’église du village de Sainte‐Pétronille. Musique de chambre à Sainte‐Pétronille était né et Martin Lee‐Gosselin en devenait le président fondateur. Le succès croissant de l’événement a donné raison à ce groupe de visionnaires et la tradition des concerts d’été, qui avait connu jusque‐là une certaine sporadicité, commence alors à s’inscrire dans la continuité des grands organismes de musique classique à Québec. Aujourd’hui, l’organisme compte à son actif près de 225 concerts. Plus de 500 musiciens provenant d’une vingtaine de pays s’y sont produits en concert, certains parmi les plus célèbres au monde.

Violoniste, professeur et concertiste, né à Budapest en 1932, naturalisé Allemand en 1970 et Canadien en 1986, György Terebesi fit des études de violon et de musique de chambre à Budapest, au Conservatoire (1948‐50) et à l’Académie Franz‐Liszt (1950‐54). Il quitta la Hongrie en 1956 et poursuivit des études complémentaires à Paris (1957‐59). Après un riche début de carrière en Europe et dans le monde, il fut violon solo de divers orchestres à Munich, à Pforzheim et à Francfort. Jouant sous la direction de chefs prestigieux comme Milan Horvat et Louis Frémeau, et en compagnie de partenaires comme Paul Badura-Skoda, Maurice André et Jean-Pierre Rampal, György Terebesi a laissé une impressionnante discographie, dont cet enregistrement, avec Sonja Prunnbauer, de l’œuvre pour violon et guitare de Paganini, qui est encore considérée aujourd’hui comme la version de référence. György Terebesi a pris résidence à Québec en 1981 ; il a été nommé professeur de l’Université Laval de cette même année. Il devint premier violon du Quatuor Laval à sa fondation en 1982.

La communauté musicale de Québec a perdu l’un de ses grands talents et pédagogues, et surtout un musicien engagé depuis 40 ans pour les arts et la culture. Son rayonnement et son influence ont laissé une marque impérissable dans la vie artistique québécoise, par les élèves remarquables qui sont issus de sa classe, de même que par son activité inlassable au sein de Quatuor Laval et dans le cadre de Musique de chambre à Sainte‐Pétronille. Un concert de la saison d’été 2022 lui a été dédié. De plus, son fils, le pianiste André Terebesi, a organisé un concert familial en son honneur.


 

Jan Lisiecki Credit   Mathias Bothor DG Martin Lee-Gosselin

MUSIQUE DE CHAMBRE À SAINTE-PÉTRONILLE PERD L’UN DE SES INSTIGATEURS

Martin Lee-Gosselin, l’un des co-fondateurs de Musique de chambre à Sainte‐Pétronille (MCSP), professeur émérite de l’Université Laval, est décédé le 9 décembre 2022 à Québec à l’âge de 77 ans. Martin était originaire de Hayes en Angleterre ; il a choisi de vivre à Sainte-Pétronille et de poursuivre une carrière de professeur-chercheur à l’Université Laval. Il fut à l’origine de la création de l’organisation et il en était le plus grand protagoniste.

Au début des années 1980, un groupe de bénévoles, musiciens et mélomanes, dont François Beauchemin, Martin Lee-Gosselin et Jacques McKay font partie, voit dans le village de Sainte-Pétronille, avec ses nombreuses résidences d’été du XIXe siècle au charme particulier et sa vieille église de pierre, à l’acoustique unique, le cadre idéal pour des concerts intimes de musique de chambre.

À l’été 1983, aidé par un groupe dynamique, le violoniste virtuose d’origine hongroise, György Terebesi, alors professeur de violon à l’Université Laval, présente une série de concerts dans l’église du village de Sainte-Pétronille. Musique de chambre à Sainte-Pétronille était né, et Martin Lee-Gosselin en devenait le président fondateur. Le succès croissant de l’événement a donné raison à ce groupe de visionnaires ; la tradition des concerts d’été s’engage alors dans la permanence des activités de musique de chambre au Québec.

C’est Martin Lee-Gosselin, en tant que premier président et stratège, qui a guidé les premiers pas de l’organisation en définissant sa mission et en orientant son évolution dans le temps. Parallèlement à son implication dans les activités d’organisation et de promotion de Musique de chambre à Sainte-Pétronille, il a amorcé sa carrière de professeur à l’Université Laval en 1990. Il fut directeur de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional jusqu’en 1995. Il a été nommé professeur émérite en 2008, en reconnaissance de sa carrière prolifique. Bien qu’il ait pris sa retraite en 2007, il a poursuivi ses activités de recherche et de consultation sur les comportements des usagers et les impacts des transports sur l’environnement et la santé.

« Martin Lee-Gosselin est un bâtisseur de ponts intellectuels entre les disciplines, entre les pays, et entre les chercheurs et les décideurs. Depuis 40 ans, il consacre sa vie professionnelle aux aspects humains des transports, que ce soit comme chercheur, haut fonctionnaire, consultant ou professeur au sein de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional. Il a dirigé de grandes équipes de recherche interuniversitaires ainsi que des groupes de travail internationaux. Il a entretenu des collaborations étroites avec des chercheurs du Royaume-Uni, des États-Unis et de la France et a favorisé les échanges entre les spécialistes des sciences sociales, des sciences du génie et les concepteurs de politiques afin de développer des approches intégrées dans l’évaluation des impacts de la croissance des transports. Il a aussi été professeur invité au Imperial College London à compter de 2006 ». (Extrait du texte de sa nomination comme professeur émérite.)

Sans la contribution inlassable de Martin Lee-Gosselin à la gestion et à la gouvernance de Musique de chambre à Sainte-Pétronille, l’organisation n’aurait pas pu assurer sa pérennité. Nous lui en sommes infiniment reconnaissants.


 

Jan Lisiecki Credit   Mathias Bothor DG François Beauchemin

MUSIQUE DE CHAMBRE À SAINTE-PÉTRONILLE PERD L’UN DE SES PREMIERS PRÉSIDENTS

François Beauchemin, administrateur de Musique de chambre à Sainte-Pétronille durant les cinq premières années, est décédé le 30 août 2016, à l’âge de 82 ans 10 mois. François Beauchemin était pharmacien de profession, entrepreneur et très grand amateur de musique classique.

Voici un sommaire de la présentation de son fils, Luc Beauchemin, membre du Quatuor Saguenay (Alcan) et altiste solo de l’Orchestre symphonique du Saguenay Lac-Saint-Jean.

« François Beauchemin a fait brièvement le conservatoire de musique de Québec comme violoncelliste. Plus tard parallèlement, à sa profession de pharmacien propriétaire, il fut un passionné de musique de chambre, surtout de quatuor à cordes qu’il n’a cessé de pratiquer en amateur durant toute sa vie. (Pour ma part, je suis “tombé dedans” quand j’étais petit).

Il était reconnu comme un initiateur et un visionnaire. Il a mis sur pied une compagnie qui a installé le premier système informatique dans une pharmacie de Québec (Framédicom). Il a aussi formé un groupe d’achat entre pharmaciens-propriétaires (Médicobaine) et une bannière (Pharm-O-Baine).

Sur le plan musical, les premières répétitions de la Sinfonia de Sainte-Foy (aujourd’hui de Québec) ont eu lieu au début dans le sous-sol de la maison familiale. Il a aussi participé aux débuts du chœur V’là le bon vent comme arrangeur et responsable de l’ensemble instrumental. Il y a eu aussi cette série de concerts au Château Frontenac “Nos Musiciens en concert” dont j’ai conservé une affiche quelque part. Il a formé et dirigé un ensemble “Les chambristes” qui fut, je dois le dire, une école et une motivation pour moi.

J’habitais toujours à Sainte-Pétronille lorsque je me suis inscrit à la Faculté de musique de l’Université Laval en violon au début des années 80, au moment même où arrivait d’Europe celui qui deviendrait mon mentor, György Terebesi. J’ai immédiatement invité celui-ci à venir “faire du quatuor” à l’Île avec mes amis et devant un parterre de personnes choisies pour assister à ces soirées. Ce “Quatuor de l’île D’Orléans” comme on s’amusait à le surnommer était composé de Terebesi au premier violon, moi-même au 2e violon, le biologiste Jacques Bovet (le père de Sébastien) à l’alto, et l’américain de l’OSQ, Christopher Loring et son violoncelle Guarnerius. La violoniste Marie Doré (OSM) fut quelquefois invitée. Mon père et György Terebesi se sont vite entendus et ce qui devait arriver arriva : l’idée de concerts à l’église de Sainte-Pétronille.

Les premiers concerts, en 1983, s’appelaient “L’Université Laval en concert à l’Île”. J’ai conservé l’affiche, conçue par l’aquarelliste Yvonne Melançon, où on voit le Pont de l’Île reliant l’église de Sainte-Pétronille et les tours du Casault de l’Université Laval. La tradition était née !

L’un des tout premiers concerts fût une “Soirée Schubert” avec le duo violon et piano, Luc Beauchemin et André Terebesi, le fils de György. Je vois encore le futur président Martin Lee-Gosselin assis à la première rangée qui enregistrait ce concert.

À l’occasion du premier anniversaire de la mort de Félix Leclerc en août 1989, Musique de chambre à Sainte-Pétronille organisa deux concerts intitulés Hommage à Félix, exceptionnellement à l’église de Saint-Pierre. De mémoire, je crois que c’était lors d’une année sabbatique de Martin Lee-Gosselin que mon père avait assuré l’intérim comme président. À cette occasion, il a fait appel à six compositeurs québécois pour la création d’œuvres originales inspirées d’œuvres de Félix, dont, bien sûr, “La chanson du Pharmacien”. Le concert a été interprété par mon quatuor accompagné du chanteur Claude Corbeil. Par la suite, j’ai immortalisé sur disque certaines de ces créations ».

Nous retenons de François Beauchemin son caractère entreprenant et son implication inspirante qui ont eu un effet multiplicateur sur l’essor de Musique de chambre à Sainte-Pétronille. François était un grand amoureux de musique de chambre. Il a insufflé l’élan dont l’organisation avait besoin à ses débuts.


 

Jan Lisiecki Credit   Mathias Bothor DG Jean-Marie Cloutier

MUSIQUE DE CHAMBRE À SAINTE-PÉTRONILLE PERD L’UN DE SES ADMINISTRATEURS, ET SON TRÉSORIER DEPUIS 25 ANS

Jean-Marie Cloutier, administrateur de la société Musique de chambre à Sainte-Pétronille, est décédé le 8 mai 2023 à l’âge de 95 ans. Il était le trésorier de MCSP depuis plus de 25 ans. Avant de prendre sa retraite, Jean-Marie avait été le co-fondateur et l’associé principal de la firme de comptabilité MCDB.

Jean-Marie a accepté le défi de veiller aux intérêts financiers de l’organisation, et c’est ce qu’il a fait jusqu’à son décès. Il était reconnu comme un homme intègre, avec de solides principes de vie tels que l’honnêteté intellectuelle, la persévérance, la résilience et le don de soi, qui l’ont animé tout au long de sa vie. Il n’y a pas dérogé jusqu’à la fin.

Homme de caractère, que ce soit dans son travail ou dans ses nombreuses activités de bénévolat, il a toujours fait valoir ses opinions et il fallait se lever de bonne heure pour argumenter avec lui. Son leadership a été reconnu partout où il est passé : Commandant du corps des cadets de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, président de sa classe à l’Académie de Québec, président de l’Association des étudiants de l’Université Laval, président de l’Ordre des comptables agréés du Québec, fondateur et associé de son bureau de comptabilité, président de la Chambre de commerce de Québec, président de la Fondation du CHUL, etc. Si vous lisez ses Mémoires, vous constaterez que sa vie a été bien remplie et que son implication sociale a été amplement reconnue.

Il était très apprécié de tous les membres qui ont siégé au conseil d’administration durant toutes ses années de service. Malgré ses problèmes de santé (dont il n’aimait pas parler), il conservait un esprit très vif et sa contribution au groupe était toujours pertinente. Jean-Marie adorait la musique classique et il prenait plaisir à la faire connaître à tous ses proches.

Notre organisation avait besoin de sa grande sagesse, de sa vision stratégique et de ses préoccupations par l’éthique organisationnelle. Jean-Marie était une personne dotée d’une personnalité chaleureuse et attachante. Il nous manquera indéniablement !


 

Jan Lisiecki Credit   Mathias Bothor DG Jacques McKay

MUSIQUE DE CHAMBRE À SAINTE-PÉTRONILLE PERD L’UN DE SES ADMINISTRATEURS VISIONNAIRES

Jacques McKay, décédé en 2009, est l’un des fondateurs de Musique de chambre à Sainte-Pétronille, attiré par son complice de toujours François Beauchemin. Les deux amis sont aussi co-fondateurs de La Sinfonia de Sainte-Foy, maintenant La Sinfonia de Québec.

Jacques McKay a enseigné la musique aux élèves du secondaire tout en étant professeur de violon au privé, chanteur professionnel à Radio-Canada, à l’opéra de Québec et au chœur symphonique. Il fut invité comme soliste dans de nombreux événements publics et privés.

C’est avec passion et désintéressement qu’il a voué sa vie à allumer l’étincelle musicale chez les jeunes, d’ailleurs plusieurs de ses élèves sont devenus musiciens professionnels, dont le violoniste Luc Beauchemin, fils de François.

Jacques McKay a toujours été très actif dans le monde de la musique à Québec, que ce soit au sein de la FAMEQ (Fédération des associations de musiciens éducateurs du Québec) ou en organisant de sa propre initiative des concerts classiques, en dirigeant des opérettes et des ensembles baroques de flûtes à bec ou de guitares. De nombreux conseils d’administration ont bénéficié de ses talents. Il possédait également une maison d’édition dédiée à l’apprentissage de la musique. Il n’a jamais compté ses heures ni manqué d’idées afin que la musique reste vivante !

Jacques a longtemps siégé au conseil d’administration de Musique de chambre à Sainte-Pétronille. C’était une personne généreuse et disciplinée, toujours prête à rendre service. Il représente un modèle de dévouement et d’engagement, si important dans la première décennie de l’organisation. Son épouse Thérèse Turmel McKay, très attachée elle aussi à MCSP, se portait toujours volontaire et a donné beaucoup de son temps comme bénévole.

Nous serons toujours reconnaissants envers Jacques pour son rôle de précurseur dont les idées ont ouvert la voie à la croissance de notre organisation.


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